Le 5 avril 2025, j’ai eu l’honneur de recevoir le 5e prix du concours de poésie Stéphane Liégeard, décerné par l’Association Les Poètes de l’Amitié à Dijon, pour mon recueil « Épeler le miracle ».
Un diplôme symbolique, riche de sens, que je partage avec vous ici :
Voici deux poèmes tirés du recueil « Épeler le miracle », extraits respectivement des pages 77 et 30.
Ces deux poèmes ont provoqué de nombreuses réactions. Avec, parfois, un début d’interprétation, que j’ai plaisir à partager avec vous.
Poème page 77 :
« Pendant ce temps les cris du vent secouaient la montagne qui s’étalait sur des couches d’étincelles. L’orient trompait l’indulgence du lieu, foudroyant les cœurs et embrasant les esprits. Nous marchions vers l’invisible, ce petit creux dépassé par les courbes enneigées. Fallait-il encore pénétrer ce ciel qui s’emporte ? Nous remontions la dernière époque où l’infini de l’horizon transforme le génie en esquisse de clarté. »
Réactions et tentative d’explications :
Ce poème semble traduire une marche intérieure autant que physique, dans un paysage à la fois réel et symbolique. Le vent et la montagne évoquent la rudesse du monde, mais aussi sa beauté incandescente. L’“orient” pourrait figurer une promesse mystique ou une illusion séduisante qui met à l’épreuve les cœurs.
« Nous marchions vers l’invisible » : cette phrase centrale donne la direction du poème — celle d’un dépassement, d’une quête de sens ou d’absolu.
« Fallait-il encore pénétrer ce ciel qui s’emporte ? » : c’est une question presque métaphysique, face à la puissance du monde et de l’inconnu.
La dernière image, « le génie en esquisse de clarté », est magnifique : elle suggère que même les plus grandes fulgurances humaines ne sont que des ébauches devant l’immensité de l’horizon. Un poème traversé par le sublime.
Poème page 30 :
« Symphonie en quinconce
Le vert sur un tabouret
Il n’y a plus de rimes pour le poète
Délaissé parmi les promeneurs
Il siffle et détourne la couleur du verbe
Émouvante parabole des âges anciens
Où la carence du néant
Fait rire l’univers
Couché près d’un rideau
Alors que sa prose fugitive
Le recouvre d’un bras d’éternité.«
Réactions et tentative d’explications :
Ce texte joue davantage avec les contrastes et l’absurde poétique. Dès le premier vers, « Le vert sur un tabouret », on entre dans un univers décalé, presque surréaliste, où les images s’entrechoquent comme dans une peinture abstraite.
« Il n’y a plus de rimes pour le poète » : l’inspiration semble fuyante, la langue devient elle-même matière incertaine.
« Émouvante parabole des âges anciens / Où la carence du néant / Fait rire l’univers » : ici, le poème prend une tournure cosmique, quasi philosophique. Il renverse le vide en puissance créatrice.
Enfin, l’image finale est très forte : « sa prose fugitive / Le recouvre d’un bras d’éternité ». C’est comme si le poète, perdu dans le flux de l’existence, trouvait refuge dans l’écriture, ou dans une forme de présence au-delà du temps.
Ce prix me touche profondément. Il est une invitation à continuer à « épeler » ce miracle qu’est la poésie.
Je prépare ma nouvelle rubrique de podcasts où je lirai mes propres poèmes. Une façon pour moi de partager mes textes autrement, à travers la voix, le rythme et l’émotion... Restez connecté !
Présentation et lecture d'un extrait de mon dernier livre « Épeler le miracle ».
Blaise et Xavier Oberson : performance aux Bains des Pâquis : poésie et guitare électrique !
Recevez en avant-première des extraits d'écrits inédits, des réflexions inspirantes et les coulisses de mon univers d’auteur. Abonnez-vous à ma newsletter et plongez dans mes mots !