Deux rendez-vous poétiques et littéraires à ne pas manquer
En juin, la poésie sort des livres pour rencontrer les…
Je n’avais pas encore écrit une seule ligne.
Et pourtant, ce jour-là, en parcourant les poèmes du recueil « Formulaires », de l’écrivain et poète Mohammed Dib, quelque chose s’est ouvert en moi. Une lumière nouvelle s’est glissée dans cette faille, douce et tenace à la fois. Ses mots, à la fois mystérieux et limpides, m’ont bouleversé : ils ne criaient pas, ils creusaient. Ils disaient l’indicible, sans prétendre l’expliquer.
Voici l’un de ses extraordinaires poèmes, extrait de son recueil « Formulaires », publié aux éditions du Seuil, en 1970 :
Ce court poème agit pour moi comme un miroir brisé où l’on perçoit, par fragments, le sens profond du mot paix.
Mais ici, la paix n’est pas un concept abstrait. Elle est presque une présence nue, fragile, exposée. Le poète invite à “laisser la parole au miroir” — à se regarder en face, dans ce que nous sommes, dans nos illusions aussi (la chimère), pour que l’espace intérieur ou collectif puisse se “reconstituer”.
L’image de la nudité brûlée est saisissante : la paix, selon Dib, n’est jamais acquise. Elle est à la fois exposition totale et douleur persistante. Une vulnérabilité qui exige de nous un engagement profond, presque spirituel.
Ce poème m’a appris qu’un vers, même court, pouvait porter beaucoup de choses. Ses vers ne livrent pas un message. Ils ouvrent un passage.
C’est cette façon de faire confiance à l’invisible, de dire sans expliquer, qui m’a donné envie d’écrire.
C’est ce souffle que j’essaie de retrouver dans mes propres textes.
Des années après cette découverte, certains de mes textes portent encore je crois l’empreinte de cette rencontre.
Voici l’un d’eux, écrit comme un écho discret :
👉 Lire “Présage” →
Un poème entre chant et silence, où l’âme tente encore de dire ce qui vacille.
Mohammed Dib, écrivain et poète, a d’abord marqué la littérature francophone avec sa trilogie romanesque algérienne (La Grande Maison, L’Incendie, Le Métier à tisser), avant d’explorer des formes plus expérimentales et poétiques, notamment dans « Formulaires » (1970), où se trouve ce poème.
Exilé en France, il n’a jamais cessé de dialoguer avec son pays natal, ni d’interroger le rôle de l’écrivain face à la violence du monde.
Son œuvre est traversée par une quête de paix, de langage essentiel et de mémoire vive.
Le recueil « Formulaires » de Mohammed Dib est très difficile à trouver dans les librairies mais je l’ai retrouvé par hasard dans une librairie à Paris, « l’Arbre à Lettres », 62 rue du Faubourg Saint Antoine, Paris 75012 : https://www.arbrealettres.com/
Je vous recommande vivement cette librairie, magnifique, avec un très grand rayon poésie, et qui, désormais, sera la librairie à Paris qui vendra mes recueils de poèmes.
Pour rappel, je serai également présent tout au long du « Marché de la poésie » à Paris, qui se tiendra du 18 au 22 juin, place Saint Sulpice. Je dédicacerai mon dernier recueil, « Épeler le miracle », le dimanche 22 juin à partir de 13h.
Voir également https://blaiseoberson.com/marche-de-la-poesie-2025/
Ce poème de Mohammed Dib m’a offert un point de départ.
Et vous, quel texte, quel livre, a pu changer radicalement quelque chose en vous ?
Je vous invite, si vous le souhaitez, à me répondre ici → https://blaiseoberson.com/contact/
Je prépare ma nouvelle rubrique de podcasts où je lirai mes propres poèmes. Une façon pour moi de partager mes textes autrement, à travers la voix, le rythme et l’émotion... Restez connecté !
Présentation et lecture d'un extrait de mon dernier livre « Épeler le miracle ».
Blaise et Xavier Oberson : performance aux Bains des Pâquis : poésie et guitare électrique !
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